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Mon histoire

Ici, je te raconte une partie de moi. La vraie personne, la vraie femme qui se cache derrière « Caulijuna ». De mon enfance à ma nouvelle vie d’adulte, sans tabou et avec toute sincérité.

J’ai trouvé cela important de partager mon histoire, car elle fait partie de moi, comme nous tous. Nous avons tous une histoire qui a créé le petit nous.

Comme on peut le voir, j’ai toujours eu le sourire, une petite fille pétillante, rigolote et pleine de vie. On pouvait croire que rien ne m’atteignait, que rien ne pourrait m’enlever mon caractère et ma joie de vivre. « On pouvait », oui…

J’ai vécu 10 ans avec des parents encore ensemble, une vie compliquée, baignant dans les cris et l’insécurité. Depuis petite, je mettais un voile sur mes blessures. J’étais toujours pleine de créativité et je ne manquais pas de ruse pour trouver une nouvelle idée afin de contester ce qu’on me demandait de faire. Dans ma tête, c’était clair : le danger, les coups ou les pleurs ne me faisaient pas peur. Ma liberté de faire et de penser était plus importante à préserver que mon corps ou ma vie en général. Je voulais être moi-même. Dès mes 2 ans, je collais déjà  ma mère, je ne voulais jamais la laisser, et j’ai directement eu un lien fusionnel avec elle. Comme si mon instinct était déjà en connaissance du futur lien qui nous lierait à jamais. Avec mon père, j’avais aussi un lien très fusionnel. J’étais sa pepette ou sa couette-couette, comme il me surnommait. Il adorait mon caractère, mais en même temps, chez moi, il trouvait que ça clochait. Il m’adorait, et à la fois, je l’énervais. Il a nourri en moi, pendant 10 ans, une personnalité différente de l’âme sensible que j’étais. Imaginez-vous, comme une marionnette, avec pour seule utilité de divertir et de faire ce que la personne qui vous manipule veut que vous fassiez. 

Il était difficile pour moi de voir le vrai visage de mon père, mon cerveau devait l’idéaliser pour me permettre de survivre. Pendant de longues années, ma créativité a réussi à m’apporter ce qu’aucun être humain ne pouvait m’apporter : de la légèreté. Dans ma bulle, je laissais mes pensées devenir de la beauté. Un réconfort pour chacun de mes chagrins et un moyen de m’évader de la réalité.

Pendant des années, j’ai vécu ce que trop d’enfants ont vécu ou peuvent encore vivre. Cette fois-ci, je ne laisserai pas la honte et la peine du mauvais côté. Malheureusement, quand on vit ce genre de moment, on peut ressentir de la peine pour notre agresseur, quitte à parfois même le protéger, lui trouver des excuses… Rien n’excuse la violence verbale, sexuelle ou physique. Je suis de l’avis que chacun a son histoire, et forcément, les personnes qui ont un comportement abusif envers les autres ont elles-mêmes vécu des choses atroces. Mais n’ayez pas de peine pour ceux qui vous ont fait du mal sans jamais une seule fois regretter, sans jamais avoir essayé de guérir ce qui leur faisait tant de mal. Les excuses sont importantes, mais les actes le sont tout autant. Mon père n’a pas seulement atteint mon intimité, mais il a aussi atteint ma vie, mon estime de moi, et malheureusement, il a aussi contribué à mon anorexie mentale. Après la séparation de mes parents en 2017, une nouvelle épreuve m’attendait. J’allais faire face à ma colère. Tout ce que mon âme avait enfoui à l’intérieur de moi devait sortir. Une colère incontrôlable et d’une grande puissance explosait sans cesse envers mes proches. Mon frère et ma mère, ne sachant pas comment réagir et n’ayant pas le même mécanisme de défense que moi, ont commencé à me rejeter, et deux camps ont commencé à se créer. Je me sentais tellement différente et tellement jugée. C’étaient les quatre années les plus dures de ma vie. 

Mon frère et ma sœur ont toujours eu un caractère bien différent du mien. Ils sont beaucoup plus introvertis et ont comme mécanisme de défense de tout garder en eux. Ils ont eu l’habitude de rester dans le silence et d’accepter la situation, même si elle porte atteinte à leur liberté. Ils se sont faits à l’idée qu’un jour, ils pourront être qui ils veulent et qu’un jour, à leur majorité, ils feront enfin ce qu’ils ont envie de faire. « Depuis petits, nous avons eu l’habitude d’être comparés les uns aux autres. Mais cela a été d’autant plus présent lors de la séparation. Lorsque la différence de charge est devenue plus importante, notamment parce que je n’exprimais pas autant de colère, cela est devenu omniprésent. Encore aujourd’hui, c’est un sujet qui me touche, mais c’est là toute l’importance d’être avec les bonnes personnes. Ma mère essaie de réparer les blessures, et toutes les deux, nous travaillons sur tout cela.

Je n’ai jamais été très scolaire. Souvent, lors des contrôles, je répondais hors sujet aux questions posées, et je me retrouvais donc avec des notes médiocres, voire même en dessous de la moyenne. Facilement discrète et surtout très pipelette, c’était d’autant plus compliqué pour moi d’être bien vue des professeurs. Durant mes années de collège, cela ne dérangeait pas plus que ça, mais arrivé au lycée, je me suis comme révoltée. Ça n’allait pas chez moi, car ma mère avait refait sa vie avec un autre homme, qui était alcoolique et surtout très grossier. Je ne me sentais pas aimée par ma mère et surtout en insécurité permanente. J’ai donc développé, en raison de mon enfance et de mon quotidien, une résistance à l’autorité des adultes et je ne pouvais pas m’imaginer ne pas répondre dès lors que cela atteignait ma liberté ou mes opinions. Je suis donc entrée dans une période compliquée, avec une grande phobie scolaire. Je ne me rendais plus au lycée, je séchais énormément les cours et mes notes chutaient avec. Je me sentais seule face à tout un corps enseignant qui n’arrivait pas à adapter la situation. En fin de seconde, on m’annonce que je ne peux pas poursuivre au sein de ce lycée et que je dois donc en trouver un autre. Ce fut un soulagement, mais aussi une grande angoisse. J’étais encore l’enfant à problème et c’était pour moi une injustice. Ma mère a fini par quitter son ancien compagnon vers février 2022, mais début juin marqua le début de mon plus grand combat : l’anorexie mentale. 

 

ébut 2022, mon corps est devenu mon pire ennemi. Je n’arrivais plus à me regarder sans pleurer. Chaque soir, je me tuais à faire du sport, enfermée dans ma chambre ou dehors, courant jusqu’à en perdre le souffle. Au départ, il s’agissait simplement de perdre un peu de poids de manière « saine ». Et j’y suis arrivée : 4 kilos en deux mois. C’était le fruit de mes efforts. Mais un jour, ces 4 kilos n’ont plus suffi… Il me fallait aller plus vite. Une méthode plus radicale. Alors je me suis tournée vers les réseaux sociaux. Et là, une porte s’est ouverte… celle de l’enfer.
Ce jour-là, c’est comme si j’avais signé un contrat pour éteindre peu à peu ma propre vie. Si je devais être honnête, elle m’a aussi sauvée. Je suis convaincue qu’aucune épreuve n’arrive par hasard. Celle-ci m’a permis – et me permet encore – de retrouver la vraie Oriane, et de guérir mes blessures d’enfance pour devenir une adulte épanouie et équilibrée. Mais ce combat est difficile. Il met à rude épreuve mon courage et ma détermination. Il met aussi en danger la tranquillité de mes proches… et parfois même la santé des autres.

L’anorexie rend la vie tellement laide et malsaine.
On perd le goût de vivre, et avec lui, notre beau sourire.
On s’éloigne de nos proches, et on finit par perdre ces petits moments simples qui font pourtant le bonheur de tous.

À un certain stade, on perd aussi notre scolarité ou notre capacité à travailler.
On reste cloîtré chez soi… ou à l’hôpital.

Pour ma part, je n’y suis pas restée longtemps. À cause de mon passé, je n’ai pas supporté d’être séparée de ma mère.
Et puis, les cliniques sont débordées de patients : elles n’ont plus les moyens d’offrir un accompagnement 100 % spécialisé…

Malgré mes a priori… Après une longue période chaotique, seule, à ne boire que des sodas sans sucre et à grignoter quelques aliments par-ci par-là – période marquée aussi par l’hospitalisation de ma mère – j’ai eu mon premier déclic : celui de vouloir mettre fin à cet enfer. J’ai alors pris la décision de demander ma première hospitalisation. Après de nombreuses recherches, on trouve une clinique très réputée… à Lyon. Étant originaire de Nantes, cela signifiait une chose : être loin de ma famille. Je prends mon courage à deux mains et je me lance dans cette aventure. On se bat pendant quatre mois pour obtenir une place, et le 21 janvier 2025, je monte dans le train, direction Lyon. Un nouveau cauchemar commence… Ce qui devait être une porte vers la vie s’est transformé en un passage vers la mort. Je finis par rester seulement une semaine. Je ne me nourrissais plus, et aucun soignant ne réagissait.
Je me suis sentie tellement seule… tellement proche de la fin. Avec mes proches, c’était devenu si compliqué.
Ils étaient tellement déçus… Ce furent de nombreux appels douloureux avec mes proches.
Le 29 janvier, je me retrouve à la gare de Lyon, avec 3 kilos en moins, une anorexie mentale encore plus marquée… et une peur de l’abandon décuplée.

À mon retour, l’envie de manger disparaît. J’ai du mal à parler… Je suis extrêmement faible. Heureusement, avant mon retour, ma mère a pu faire appel à une thérapeute spécialisée dans les abus subis durant l’enfance. Je commence enfin une thérapie saine, début février. Depuis ce moment-là, j’apprends à me connaître, à comprendre mes comportements problématiques. On commence enfin à mettre des mots sur ce que je vis… à trouver une raison, et surtout un espoir, dans cet enfer.

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